COMPTEUR

jeudi 22 août 2013

BLESLE : le site de Chadecol

Les orgues de Chadecol

Les orgues basaltiques qui dominent Blesle , le Basbory de Blesle et le plateau des Clauses sont formées de débris de coulées de basalte volcanique formant de vastes tables et de roches métamorphiques, gneiss ou migmatites.
Accessibles depuis Blesle par un chemin de randonnée balisé "chemin des Fontilles", elles forment les limites d’un plateau où sont encore visibles d’imposants alignements de pierres sèches produits de l’épierrement.
Bien que l’architecture de l’épierrement soit une tradition néolithique, les murs et cabanes en pierres du plateau de Chadecol sont difficiles à dater en l’absence de fouilles archéologiques.

Du haut des orgues, vue panoramique sur le plateau du Cézallier et la vallée de Massiac (table d’orientation) et vue plongeante sur le bourg de Blesle.

Le site de Chadecol

Le site de Chadecol se trouve sur un promontoire rocheux, au lieu-dit "les Clauses", au dessus du confluent de la Voireuse et de l'Allagnon. 
Les cabanes en pierres sèches reprennent des méthodes de construction traditionnelles remontant au Néolithique, mais elles ne semblent pas dater de cette période. Elles devaient certainement servir d'abris aux bergers qui faisaient une halte sur ce plateau, d'autant plus que ce lieu se trouvait sur l'axe de transhumance Blesle - Le Luguet.
Les vestiges sont nombreux pour l'Age du Bronze et le Premier Age du Fer (Hallstatt).
Le travail du bronze arrive par les Causses et les Cévennes avec les communautés de pasteurs et le travail du fer avec les Celtes venus de l'Est vers 300 avt J.C. Lors de sondages, le site de Chadecol a livré quelques tessons d'amphores italiques, ce qui semble prouver que le Pays de Massiac-Blesle se trouvait sur des axes de communication qui favorisèrent de nombreux échanges commerciaux avec l'Italie ou la province romaine.
A cette époque, les lieux d'implantation privilégiés sont : les éperons basaltiques, les buttes ou la proximité des cols. A l'Age du Bronze, les contreforts orientaux du Cézallier voient apparaître les premières terres d'estive.
La partie la plus impressionnante du site reste le mur cyclopéen mesurant près de 350 m de long avec une largeur de 10 m à certains endroits.
Ce mur a été qualifié d'éperon barré.
L'aspect défensif peut être contesté, le site ne possédant aucune trace de fossé.
Cependant, l'espace compris à l'intérieur de ce mur a pu servir de refuge pour les communautés pastorales.
Lors de la conquête romaine, on constate un transfert d'habitat.
La Pax Romana va favoriser l'installation au fond des vallées pour bénéficier de la fertilité des sols. Le site de Chadecol aurait donc été abandonné pour celui de la Chapelle d'Alagnon (à l'entrée du Basbory de Blesle).
Ce lieu a révélé d'importants vestiges gallo-romains. Selon une étude céramologique, ce site aurait été occupé du Ier au IIIème siècle.

Le plateau de Chadecol abrite un site protohistorique, des sondages ont permis de trouver du matériel datant essentiellement du Premier Age du Fer (Hallstatt). Mais il n'est pas impossible que ce plateau ait servi de refuge pastoral au Néolithique.


















Hormis quelques rares et arides comptes rendus d’archéologues, Chadecol n’a fait l’objet d’aucune publication significative.
Les informations qu’on peut glaner, çà et là, sont parcellaires, presque timides.
Comme si le lourd mystère qui entoure ce plateau basaltique écrasait toute tentative d’élucidation.
Au débouché du sentier qui, depuis Blesle, semble remonter le temps, un panneau aux couleurs passées indique laconiquement la présence de cases de pierres de tradition néolithique et d’un mur monumental. 
Les vestiges les plus anciens auraient trois mille cinq cents ans environ.
Peut-être plus.
Les cases sont indatables en raison de leur mode de construction : le même depuis des millénaires jusqu’à nos jours.
Quant au mur, il étonne d’emblée par ses dimensions. Il court entre les arbres et les pâtures sur trois cent cinquante mètres, large comme un bras de rivière. 
Si sa partie haute, à quatre mètres du sol par endroits, n’est plus qu’un amas de pierres, on distingue encore à sa base l’assemblage quasi parfait des blocs réalisé par des maçons d’un autre temps.
A l’évidence, ce mur pharaonique formait un rempart.
Mais contre quoi ?
Que craignaient ces hommes qui a justifié d’arracher à la montagne des milliers de pierres pour édifier une telle muraille ?

On l’ignore...

2 commentaires:

  1. Merci pour cette publication bien intéressante.

    Je vais donc visiter ce site un de ces jours....., peut-être ce Dimanche, à l' occasion
    de la visite du plateau pour l'observation des oiseaux.

    Michel

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    1. Merci Michel.
      Bonne visite et bonne découverte du site.
      Cordialement

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